Jeunes Communistes Lyon

La France sous le choc. Qui sème le vent récolte la tempête (Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme)

La France sous le choc. Qui sème le vent récolte la tempête (Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme)

A l'occasion du triste anniversaire des attentats de Paris du 13 novembre 2015, nous partageons l'excellente positions de nos camarades communistes algériens. Nous encourageons tous les militants et sympathisants de la Jeunesse Communiste à lire ce texte politique paru en octobre 2016 dans le Lien, le journal du Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme.

Les attentats ignobles perpétrés en France au cri de "Allah akbar!" par des fanatiques répandent la peur et l'angoisse.

Politiciens de droite ou "socialistes" entonnent dans une surenchère politique sans précédent "La Marseillaise". Ils attisent de fait le chauvinisme, la peur irrationnelle, la méfiance et la haine envers les citoyens de confession musulmane. L'hymne français repris à toute occasion réveille les mauvais souvenirs de l'oppression colonialiste au sein des populations travaillées par la propagande intégriste. 

Dans un pays où les antagonismes de classe sont exacerbés par les attaques ininterrompues de la droite et des socialistes contre les grandes conquêtes sociales de la classe ouvrière et des salariés, les appels insistants à serrer les rangs sous le drapeau de l' "unité nationale" tendent à détourner les exploités de la lutte contre leurs exploiteurs. Les actes criminels sont tombés au bon moment pour faire oublier le passage en force de la Loi Travail.

En outre, les tenants de la reconfiguration du monde arabe les ont exploités pour justifier les ingérences et intensifier les bombardements en Syrie, où la république des "Lumières" soutient sans défaillance depuis 5 ans les pires hordes obscurantistes que le monde arabe et islamique ait jamais connues.

L'émotion que ces crimes ont provoquée est exploitée par les politiciens de la bourgeoisie pour diviser les travailleurs en fonction de leurs origines nationales et de leurs croyances. C'est le procédé systématiquement utilisé par les défenseurs d'un ordre social basé sur l'exploitation de la majorité par une toute petite minorité d'oligarques aux abois.

Manipulation directe ou indirecte, l'explosion de la violence des mouvements intégristes n'est pas surprenante ni le fruit de la génération spontanée.

Depuis des décennies les pays impérialistes soutiennent sans interruption les mouvements obscurantistes pour retarder la prise de conscience des exploités et les utiliser contre les mouvements et les régimes progressistes. Dès les premiers instants de la révolution d'Octobre 1917 les Etats impérialistes, les capitalistes et les grands propriétaires fonciers expropriés ont utilisé la religion pour inciter les couches retardataires de la population à renverser le pouvoir des soviets ouvriers-paysans. 

Dans les pays arabes et islamiques, l'impérialisme et les féodaux ont utilisé les conceptions religieuses rétrogrades pour endiguer le mouvement de libération nationale. L'indépendance politique arrachée, les régimes arabes qui ont tenté de se défaire des chaînes de la domination économique impérialiste ont tous été le théâtre des activités subversives criminelles de ces mouvements.

L'Afghanistan fut transformé en terrain de formation et de recrutement des éléments les plus réactionnaires du monde islamique. Le but était de faire tomber coûte que coûte le régime progressiste afghan constitué en 1978, de criminaliser et isoler l'URSS pour son soutien à ce régime.

La propagande de la bourgeoisie présenta auprès de la jeunesse les "moudjahidines" afghans puis plus tard les "djihadistes" syriens comme des "héros" mus par de nobles sentiments. Les germes de la barbarie qui devaient fatalement faire des émules furent semés. Leur conséquence, un pays comme la France en pointe dans cette propagande la subit aujourd'hui cruellement dans sa chair avec la violence du retour du boomerang.

En Algérie, moins d'un mois après son indépendance en juillet 1962, l'association des Ulémas à peine reconstituée se lança dans des diatribes anticommunistes. La cause de sa colère : l'adoption à Tripoli par le FLN d'un programme de transformations socialistes. La droite des Ulémas avait entrepris de diaboliser cet objectif au nom de la religion.

Cette position marqua le départ de l'instrumentalisation de l'Islam par les tenants du maintien des relations de domination et d'exploitation impérialistes, les importateurs, les gros commerçants, les féodaux, les capitalistes, tous mécontents de l'orientation socialisante que l'aile progressiste du régime voulait imprimer à l'Algérie indépendante. 

Elle s'accentua au fur et à mesure que les inégalités accrues suscitaient chez les travailleurs une hostilité quasi-générale contre les profiteurs des fruits de la victoire du peuple sur le colonialisme. Les classes possédantes eurent recours à l'exploitation de l'Islam pour justifier ces inégalités et trouver des appuis dans la population en faveur de la privatisation du secteur public et de la libéralisation du commerce extérieur. Elles firent pression pour isoler et réduire peu à peu au silence les hommes de culte qui voyaient au contraire dans l'Islam une religion bannissant les inégalités sociales et l'exploitation. A mesure que leurs richesses croissaient et que leur influence idéologique s'étendait, les classes possédantes ont poussé à la propagation d'une interprétation de l'Islam consistant à mettre en garde contre les "envieux" et le collectivisme. Produit de l'union entre cette tendance réactionnaire de l'interprétation religieuse et les classes parasitaires, le terrorisme déclenché dans les années 1990 sous le voile de l'Islam a servi à faciliter les coups portés contre les conquêtes sociales des travailleurs et à précipiter l'ouverture du commerce extérieur au secteur privé. Les cibles politiques privilégiées des criminels du FIS furent les syndicalistes et les personnalités progressistes, en même temps que les militaires et les policiers.

En Europe, en Amérique, de concert avec la bourgeoisie, l'Arabie saoudite se charge de la surveillance idéologique anti-communiste et anti-progressiste des populations immigrées d'origine musulmane sous couvert d'éducation religieuse. Elle recrute et paye à cette fin des "Imams" et une armée de permanents versés dans la prédication.

En France, pour en revenir à ce pays, où la bourgeoisie, aidée par la trahison des socialistes, mène inlassablement le travail d'isolement du Parti communiste et de la CGT, le concours de ces prédicateurs est précieux pour neutraliser le potentiel révolutionnaire de la jonction des "beurs" marginalisés avec le mouvement ouvrier. Le travail des "missionnaires" de l'Arabie saoudite vise à discréditer ces organisations auprès des "beurs". Il les diabolise en les présentant comme des instruments de diffusion des idées "impies". Il s'emploie à empêcher ces derniers à entrer en contact avec elles, et surtout pas à militer dans leurs rangs ou à voter pour elles, sous peine de brûler éternellement en enfer. 

Mais dans leur zèle à propager la bonne parole "islamique", ils sèment la haine de tout ce qui n'est pas musulman. Leur discours tend à convaincre les jeunes "beurs" que s'ils sont en aussi grand nombre au chômage ou marginalisés, la cause de leur situation n'est pas à chercher dans les rapports capitalistes d'exploitation, mais dans la volonté des défenseurs de la "civilisation judéo-chrétienne" d'humilier le musulman en les maintenant au plus bas de l'échelle sociale.

La matrice qui va engendrer des monstres est ainsi posée sous l'œil complaisant des politiciens bourgeois satisfaits de voir qu'un grand nombre de "beurs" ne participent pas trop aux luttes anticapitalistes de la jeunesse française.

Les crimes barbares sont le fruit de l'alliance conclue avec les théocraties du Golfe par la bourgeoisie occidentale. Celle-ci est obsédée par la peur de l'unité des travailleurs exploités contre son ordre exploiteur suranné et hantée par le spectre du communisme. Gluksmann, anticommuniste forcené et grand admirateur des "moudjahidine" afghans a déploré, 15 ans après la victoire de la contre-révolution en URSS, que le "cadavre du communisme bouge encore" !

La lutte contre l'instrumentalisation de l'Islam par les forces de la réaction féodale et impérialiste, le combat pour arracher les jeunes trompés par la propagande des courants obscurantistes, sont indissolublement liés à la lutte unie de toutes les victimes de l'exploitation capitaliste, à la lutte pour l'alternative révolutionnaire du socialisme.

Source : ici 

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